Après un marathon, et surtout après un 1er marathon, il faut un peu de temps pour se remettre de ses émotions, de sa fatigue et pour décider d’en faire un autre.

Donc, après notre 1er marathon « à domicile » : Paris 2010, nous décidons de nous déplacer pour courir nos 42,195 km 2011 (un par an, ça suffit !) : ce sera le Mont Saint Michel.

Nous partons à 4 : Gwenaëlle, notre chauffeur-photo-reporter, Delfa, mon « lièvre » des 15 derniers kilomètres, Angelina et moi.

Après une halte à Saint Malo pour récupérer nos dossards, nous arrivons le samedi 28 mai dans l’après-midi à Cancale, point de départ de la course.

Il fait beau mais avec un petit vent frais, une des difficultés de la course, nous a-t-on dit ; et en arrivant sur les quais, que devine-t-on, au loin ? Le Mont Saint Michel ! Et c’est la deuxième difficulté : on voit l’arrivée dès le point de départ…

Après notre pasta party du soir et une nuit dans un hôtel situé au niveau de la ligne de départ, le grand jour se lève : on repense à toutes nos sorties plus ou moins longues, plus ou moins rapides, de ces derniers mois, au stress qui nous tient depuis plusieurs jours, aux questions qu’on se pose : « mais pourquoi je me suis inscrite, qu’est-ce qui m’a pris, quelle idée de courir cette distance, est-ce que je vais le finir ? », et on pense surtout à nos familles et nos amis qui nous soutiennent, nous encouragent et oublient nos humeurs bizarres de ces derniers jours (« mais ne stresse pas, maman, tu vas y arriver ! ») ; le stress monte encore un peu, les larmes viennent même aux yeux, mais là, tout d’un coup, c’est le départ, on oublie tout et on court !

La chance est avec nous : une des difficultés est absente, le vent ! Mais on voit toujours le Mont St Michel ! il fait donc beau, pas trop chaud pour l’instant, et on profite du paysage tout en courant : la mer est d’un très beau bleu. Les habitants des villages traversés nous encouragent, et nous avons le droit à des « bonne fête les mamans ! » (Oui, c’est la fête des mères aujourd’hui, et nous, on court !). J’ai la chance de profiter de l’aide de Delfa, qui m’attend au 25ème km, et qui courra avec moi jusqu’au 40ème en me tendant ma bouteille d’eau, et en me disant « vamos » dès que je lui dis que c’est trop dur… je pense à Angelina qui est bien devant moi, mais qui n’a pas la chance d’avoir cette aide.

Et finalement, le Mont St Michel grandit, c’est donc qu’on s’en rapproche ! Delfa me quitte au 40ème km, car seuls les porteurs de dossards peuvent continuer jusqu’à la ligne d’arrivée ; elle me lance un dernier « vamos », et la dernière ligne droite nous mène au pied de ce site magnifique. La ligne d’arrivée est passée, un coup d’œil vers le ciel pour admirer la basilique et la statue de St Michel, tout là-haut… l’émotion nous submerge, c’est le plaisir d’avoir réussi, le soulagement, la fatigue…

Dernier effort : aller récupérer nos affaires (moins de monde qu’à Paris, mais moins de place aussi), et enfin retrouver les copines ! Angelina, qui est arrivée 20 minutes avant moi, m’attend avec Gwenaëlle et Delfa, pour partager ce moment de joie : effusions, émotion (on est des filles, quand même !) ; et nous prenons la navette qui nous mène au parking où est garée la voiture ; quelques minutes pour se restaurer, et retour vers Courbevoie où nous attend notre famille pour fêter enfin la fête des mères. Mais pour nous, la fête des mères, c’était depuis ce matin, dimanche 29 mai 2011, journée inoubliable ! Et merci encore à tous ceux qui nous ont aidées, par leur présence ou leur pensée ! Claire et Angelina